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14 février 2013 4 14 /02 /février /2013 23:48

Part One: Possession démoniaque au masculin

(...)

 

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(J'ai quasi tout pompé dans ce livre merveilleux) 

 

 

Au début des années 80, une poignée de productions horrifiques plus ou moins glorieuses ont abordé frontalement la question de l’homosexualité sans tourner 1H30 autour du trou. Des productions souvent cheap dans lesquelles des personnages masculins se retrouvent la proie de puissances démoniaques tentant de faire intrusion en eux.

 

  

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 Fear No Evil (1981)

 

 

Décrit par Harry M. Benshoff comme l’une des productions « les plus inutilement homophobes de son époque »Fear No Evil est une série Z pauvrement foutue jouant sur la panique homosexuelle de manière hyper graphique voir carrément loufoque. L’histoire est celle d’un lycéen mal dans sa peau (=gay) qui se trouve être la réincarnation de Lucifer sur Terre. Fear No Evil assimile homosexualité, cannibalisme et satanisme en ne s’embarrassant d’aucune subtilité ni d’aucune empathie.

 

 

 

  « La grande majorité des films d’horreur produits sous Reagan assimile monstruosité et homosexualité de manière rétrograde. »

Harry M. Benshoff - Monsters in the closet: Homosexuality and the Horror film

 


Au terme d’un improbable final dans une église en ruine, l’adolescent possédé surgit d’un clair de lune fardé en Jeanne Mas et roule un patin maléfique à son ennemi juré pour lui faire pousser des nichons. Horrifié, le caïd hétéro se poignarde le torse et meurt. Homosexualité = Inversion des Genres = Le Diable. Le pédé/buveur-de-chien/incarnation-de-lucifer sera au final atomisé par le rayon laser d’un crucifix magique. The End. Fear No Evil est un cartoon jesus-poweraffligeant, christineboutinesque à crever, réalisé en pleine offensive de la droite conservatrice américaine (la Moral Majority, ancêtre du Tea Party) contre les mouvements gays et lesbiens. A cette époque de forte imbrication entre le genre horrifique et le discours chrétien-homophobes, les conservateurs n'hésitent pas à dramatiser la menace homosexuelle à grands coups de métaphores vampiriques. La crise du SIDA donna un shoot de confiance inespéré à cette mouvance, tandis que Le Sun et le Weekly World News titraient au même instant « Gay Vampire Catches Aids » ou encore « AIDS-Wary Vampires Pull in Their Fangs ». Le site gay Camp Bloodconsacré à la culture gore classe Fear No Evil dans le sous-genre des « jockstrap horror » : ces films où les scènes d’angoisse ont lieu dans des gymnases. C’est également le cas du film qui suit…

 

 

 

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Nightmare on Elm Street 2 : Freddy’s Revenge (1985)

 

   

Cette suite des Griffes de la Nuit est enthousiasmante à plus d’un titre. Le héros est un teenage boy fan de Kate Bush nommé Jesse interprété par un acteur tout doux : Mark Patton, dont ça sera le premier et dernier grand rôle au cinéma. Jesse trimballe sa mine de poupon craquant et maladif avec plus ou moins de stupeur, se retrouve fréquemment en slip, et échoue dans des bars gays aux termes de transes somnambuliques transpirantes à souhait. Il faut dire que Freddy lui fait vivre un enfer en faisant irruption tantôt dans sa gorge tantôt sous la peau de son ventre, qui plus est à des moments de fortes angoisses homosexuelles.

 

 

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Le moment le plus Frankie Goes To Hollywood de cette séquelle queer en diable met en scène un prof de sport dominateur torturé dans les douches d’un gymnase par une serviette de bain possédée. Kitsch et divertissant, ce Freddy 2 capte de manière très juste le conflit intérieur d’un ado pris entre son homophobie intériorisée et ses pulsions pédées naissantes. Le corps masculin possédé figure un contexte socio-polique spécifique où montent conjointement en puissance la droite conservatrice homophobe et les nouveaux modes de vie gay. Le choix de Mark Patton, déjà out au moment du tournage (d’après Englund) ainsi que les nombreux codes gays disséminés ça et là suggère une écriture intentionnellement homo. En pleine crise du « cancer gay », un critique osera un parallèle entre les sueurs nocturnes du héros et celle des malades du SIDA.

 

 

(...)

Part Three: Virilité Déglinguée

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